Assainissement collectif : le périple des eaux usées

Qu’il soit unitaire ou séparatif, le réseau d’assainissement collectif concerne la plupart des logements. Il permet la collecte des eaux usées domestiques et leur acheminement jusqu’aux stations d’épuration pour y recevoir de nombreux traitements. Un vrai parcours du combattant pour obtenir une eau épurée, prête à retrouver le milieu naturel.

La grande majorité des foyers français bénéficie de l’assainissement collectif. Le système collecte toutes les eaux usées, mais aussi les eaux de pluie, pour les amener jusqu’à une station d’épuration ou un bassin de stockage. Toutes les habitations doivent se raccorder à un système d’assainissement. Le principe : dans chaque immeuble ou logement individuel, des canalisations récupèrent les eaux usées domestiques et les eaux pluviales. Il existe deux types de réseau dans l’assainissement collectif : les réseaux unitaires et les réseaux séparatifs.

Les réseaux unitaires équipent surtout les grandes agglomérations, comme à Paris. Ils reçoivent à la fois les eaux usées et la pluie. Une situation qui pose quelques soucis. En premier lieu, l’afflux d’eaux pluviales varie beaucoup en fonction des conditions climatiques. En cas de grosses averses ou d’orage, les débits deviennent très importants et peuvent perturber la bonne marche des installations. Les réseaux doivent donc fonctionner à la fois en l’absence de pluie et pendant les jours de fortes précipitations. Résultat : les constructions adéquates reviennent plus chères. Second problème, les eaux de pluie charrient un certain nombre de substances chimiques, comme des éléments en suspension, des hydrocarbures ou des herbicides. Ces matières peuvent altérer les boues des stations d’épuration.
Les réseaux séparatifs, plus récents, recueillent les eaux domestiques et les eaux pluviales via deux circuits distincts. Cette division assure le bon fonctionnement des stations d’épuration par temps de pluie. Et elle évite de surcharger le réseau en éléments contaminants.

La réalisation, le raccordement et l’entretien de la partie privée du réseau incombent généralement au propriétaire de l’habitation. Les canalisations des logements aboutissent ensuite à des collecteurs, sous la responsabilité de la commune cette fois-ci.

La station d’épuration

Après les collecteurs, les eaux usées rejoignent les stations d’épuration pour subir un certain nombre d’interventions. Tout d’abord, elles reçoivent un prétraitement, chargé d’éliminer les éléments les plus imposants. Les liquides passent par des grilles aux barreaux plus ou moins espacés voire un tamis. Cette étape élimine les différents déchets solides dans l’eau, comme les feuilles, les emballages et autres éléments plastiques. Le flux part ensuite au dessablage et au dégraissage. Avec la réduction de la vitesse d’écoulement et l’injection d’air, les sables et graviers se déposent au fond et les graisses flottent à la surface.

Un premier traitement permet alors d’assembler diverses particules décantables pour les séparer de l’eau. Une deuxième intervention utilise des micro-organismes, comme des bactéries, pour absorber les matières organiques en présence. Le flux ainsi épuré peut être rejeté dans le milieu naturel. Les déchets récupérés pendant les différentes opérations forment des boues, appelées « boues d’épuration » ou « boues résiduaires ». Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), leur quantité moyenne produite en France est de « 15 kg de matière sèche par habitant et par an ».